Mon métier n’est pas facile! Alors oui, je sais, en lisant ce que je publie sur les réseaux sociaux, on peut penser que je joue avec des Lego® et des jeux de société toute la journée…
Mais c’est loin d’être le cas. En effet, même si c’est une partie non négligeable de mon activité au jour le jour (et j’aimerais qu’elle prenne encore plus de place), j’ai souvent des actions autres. Je ne parle pas du métier de coaching agile (même si la définition est encore parfois hasardeuse) mais je parle de ce qu’il y a autour de mon métier : la vente… enfin, plus exactement, la recherche de missions.
Une des raisons pour lesquelles je suis un des derniers coachs agiles de mon entourage à appartenir à une ESN (et à en être très content), réside dans le fait que je ne suis pas un bon commercial. Or, quand on veut trouver des interventions porteuses de sens et de valeur, il faut pouvoir se vendre. Le fait d’être accompagné d’une équipe de commerciaux, me permet donc de me concentrer sur l’essentiel dans ces rendez-vous d’avant-vente : le contenu à apporter, la valeur à créer… Et c’est là, qu’entant « qu’expert », je suis jugé… plus que sur un tarif ou une présentation qui en jette… Loin de moi l’idée de dénigrer ces aspects de la vente, mais ce ne sont pas les considérations qui m’animent et qui animeront ma collaboration avec les équipes et les individus une fois le contrat signé.
Il faut donc, lors qu’on est en représentation commerciale, faire attention à ce que l’on dit… ne pas faire de fausses promesses, ne pas prendre d’engagements pour les équipes que nous allons accompagner…
Et parfois, on est également jugé sur des critères qui m’étonnent encore. Je vous en propose un exemple dans ce billet.
Il y a quelques temps, j’ai participé à une avant-vente durant laquelle on m’a posé cette question : « Quelles sont les personnes / mouvements qui vous inspirent? » Les gens qui me connaissent se douteront que ma réponse a été orientée vers des personnes que je côtoie régulièrement lors de missions ou d’événements agiles / serious gaming… (coucou Alex Boutin, Aurélien Morvant, Alexis Monville…).
Je n’ai pas tiqué sur la question au moment d’y répondre, cependant en sortant de l’entretien j’avais un pressentiment étrange. Cette question était-elle un piège? Qu’attendaient-ils comme réponse? Lorsque nous avons reçue une réponse négative à notre offre, j’ai donc demandé à mon commanditaire ce qui les avait fait nous écarter… et apparemment, à cette question ils attendaient de grands noms, des noms de mouvement (Palo Alto par exemple) ou d’autres noms connus de leur côté…
D’où la question qui m’amène à écrire ces lignes: dois-je faire du name dropping?
Dois-je, pour paraitre crédible devant les personnes qui ne me connaissent pas, mentionner des noms à la mode, des sujets que je ne maitrise pas forcément mais qui « font bien » lors d’une discussion? Jusqu’à maintenant, je m’y suis refusé, mon adhésion aux principes Agnostic Agile n’y est sans doute pas pour rien.
Mais est-ce que cela me ferme des portes? Dans le cas de cette avant vente particulière, oui, sans doute… d’un autre côté peut-être reviendront-ils vers moi plus tard…
C’est vrai que je suis mauvais avec les sources et inspirations… lorsque je rédige une formation par exemple, mon point fort n’est pas dans la citation de sources, et là ca peut être problématique. Ben oui, mon sujet a beau être travaillé, il est important de l’appuyer par des retours ou données externes. Mes 20 ans de pratiques agiles ne suffisent pas à prouver que j’ai raison car malgré l’âge, mon expérience reste limitée.
Mais dans le cadre d’une présentation de moi même, dois-je essayer de jouer au chat et à la souris avec les termes attendus par le potentiel client? Dois-je absolument occuper une grosse partie de mon esprit à cette tache, au détriment du travail à faire autour de l’écoute active, des petits apports percutants… ?
J’ai décidé de prendre un contre pli.. en devenant moi même la référence sur certains sujets… ca fait pompeux non? Mais en quelque sorte c’est ce qui se passe. La mise en place du site Hacoeur.biz avec le GAG, les travaux sur le hack de jeux de société et certains sujets ultra précis sur lesquels je travaille en ce moment tendent à me permettre d’être ma propre référence. Du fait, quand on me demandera mes sources et mes inspirations, ca deviendra facile… je n’aurais qu’à mentionner mes propres recherches, mes propres créations… Mais l’idéal ne serait-il pas de ne plus avoir ce genre de questions? Que les gens que je rencontre en avant vente soient là parce qu’ils ont envie de bosser avec moi? Que du fait, ma légitimité entant qu’agiliste ou spécialiste du sujet devant nous ne soit plus à jauger mais que leur jugement se pose sur la proposition concrète d’accompagnement ou d’animation que je mets sur la table?
Je pense que c’est un voeu pieu. En effet, je ne serais jamais LA référence sur un sujet tellement en visibilité que personne ne remettra en question ce que je dis et je ne serais jamais non plus, enfin, je l’espère, suffisamment sûr de ce que je propose pour ne pas avoir à me poser ces questions.
Cette remise en question, que je prône auprès des équipes, je me dois de me l’appliquer au jour le jour… comme un mantra. Suis-je sûr que ce que je propose est la meilleure solution? Y’a-t-il d’autres personnes plus qualifiées que moi pour parler de ce sujet? Y’a-t-il des sources d’inspiration qui me manquent pour être pertinent (et percutant) sur l’accompagnement que je propose?
Mais alors je fais quoi? Déjà, je prends conscience de ce dilemme. Puis, j’ai décidé de travailler à ma visibilité sur la scène agile locale et nationale. Depuis quelques années je propose des sujets de conférences, d’animations… dans des événements agiles. J’ai décidé également de m’investir dans la vie de la démarche agile et de son avenir… au sein de Nord Agile mais pas que (je tease là, mais des choses vont voir le jour prochainement).
Au niveau de la gamification, j’ai dernièrement décidé de rejoindre le Syndicat Professionnel des Serious Game Designers, pour aider à donner forme à ce métier et participer à la vie d’un mouvement auquel j’appartiens sans vraiment le savoir jusqu’à maintenant.
Ca prend du temps tout ca, ca demande de l’engagement personnel autant que professionnel et j’avoue que c’est un autre avantage de faire partie de Nextoo, c’est que je peux prendre le temps d’avancer sur ce genre de sujet plus facilement que si j’étais à mon compte (j’admire d’ailleurs tous les copains indépendants).
Où est-ce que ca me mène? Je pense que je vais continuer à avoir des questions de ce genre dans l’avenir. Je pense aussi que je vais ouvrir de nouvelles portes de connaissances et découvrir des pans entiers de mon métier que j’ignore jusqu’à maintenant. Il est possible que je sois fatigué, souvent, mais je compte bien l’être plus physiquement que psychiquement.
Il est d’ailleurs probable aussi que je paraisse parfois hyperactif sur les réseaux sociaux et dans les initiatives HNO (heures non ouvrées) pour tout à coup disparaitre de ces mêmes canaux de communication pendant quelques semaines (mois) afin de récupérer de l’hyperactivité passée.
Je vais tout faire pour ne pas arriver à un état de sur stress, sur sollicitation, burn out (on croirait que je débriefe une partie de Stressss!!! V2.0 là). Mais je vais continuer à chercher. Chercher à apprendre, à explorer, à créer, à rencontrer… car c’est ainsi que je me suis fabriqué et c’est là, je pense, que réside ma valeur au final.
Merci d’être arrivé à la fin de cet article. Si vous en êtes arrivé ici, merci de commenter avec le nom d’une personne ou d’un mouvement qui vous inspire et qui pourrait m’inspirer. Sur ce site ou sur le réseau social qui vous a renvoyer sur ce site, ca me fera des sujets à explorer.
Ce qui m’inspire?… Ben… Palo Alto? 😅
Ceci dit, un excellent film pour découvrir la thérapie brève est « Oui mais… » avec Gérard Jugnot et Émilie Séquence.
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=29325.html
Émilie Dequenne, pas Séquence (foutu correcteur orthographique…)