Comme chaque année, je suis à peine de retour de l’Agile Games France. Cet événement non organisé se déplace chaque année en France et cette année s’est posé à Autrans du côté de Grenoble.

Comme chaque année, j’ai retrouvé une communauté de personnes bienveillantes, qui ont la particularité de vouloir s’animer autour d’ateliers ludiques, de partager avec des pairs ou simplement se poser devant un jeu de société pour se déconnecter de leur vie de tous les jours.

Comme chaque année, cet événement a créé une « bulle hors du temps » (cette expression n’est pas de moi mais représente tellement bien ce que nous avons vécu). Pendant presque 3 jours (trajet inclus pour ma part), nous avons vécu une expérience non organisée, usant de l’Open Space Technology, et totalement dépendante des personnes présentes. Et comme chaque année je n’ai pas été déçu…

Mon AGFr 2023

Cette année, l’Agile Games France se déroulait à Autrans donc. Et j’avoue, quelques jours avant l’événement j’ai commencé à accumuler un peu de charge mentale… personnellement j’avais une situation familiale à gérer et donc je devais optimiser mon temps d’absence, et les grèves ne m’aidaient pas à me tranquilliser quant à mes trajets.

A J-6 nous avons donc décidé, avec Camille, de favoriser notre tranquillité en prenant l’option voiture. Après annulation de nos trains, j’avoue que j’ai ressenti une petite chape mentale se soulever de mes épaules.

Alors certes, le trajet a été plus long que prévu, et sans doute plus fatiguant, mais en électrique ça se fait. En plus, vu les galères de certains autres participants avec les trains, je pense que nous avons bien fait. Cette souplesse nous a même permis de faire un détour par Lyon pour aller chercher Clarisse.

En discutant avec elle, nous nous sommes rendus compte que nous travaillons actuellement tous les 3 pour le même client! Le monde agile est à la fois gigantesque et tout petit!!!

Arrivée à Autrans à 22h45, ca fait tard pour profiter de la soirée avec les gamers… ou pas, après avoir pris possession de nos chambres nous sommes descendu les retrouver et nous avons pu lancer notre AGFr2023. Retrouvailles, discussions, échanges… à 2h45 du matin je retrouve ma chambre… et le lendemain j’étais debout à 7h 😉

Avec Camille et Julie nous avions proposé de nous occuper de l’Icebreaker du premier matin… nous avons donc lancé une chasse aux trésors en groupe. Répartis en 5 groupes suivant l’ordre alphabétique de leurs prénoms, les participants se sont auto-organisés pendant 5 minutes et ont ensuite eu 5 autres minutes pour aller chercher les différents éléments de la liste de trésors. Nous avions, bien sûr, fait en sorte que les gens doivent se déplacer dans tout le complexe en inscrivant notamment un oreiller dans la liste;) Une activité un peu folle mais qui a mis le ton sur la journée!

Puis l’événement s’est lancé sous forme de forum ouvert.

Le matin j’ai pu tester Antidette, un jeu que j’avais créé en 2018 et que je n’avais jamais ressorti. Bon, il reste encore du boulot mais nous devrions pouvoir proposer une version aboutie d’ici quelques mois.

J’ai ensuite animé un Stressss!!! et en début d’après-midi nous avons animé un Roule ta bille avec Camille après un energizer animé par Charline puis j’ai eu la chance de pouvoir co-animer un Kanjis avec Alexis.

Et là j’ai lâché l’animation… j’ai eu la chance de participer à La cabane du pécheur proposé par Guillaume. Puis la soirée est arrivée avec un energizer musical de la part de Manu (inspiré, il me semble de cette vidéo) et nous avons pu nous lancer dans des jeux de société ainsi que dans des discussions agiles ou pas d’ailleurs avec d’autres participants.

Le lendemain matin, après un Icebreaker en mode pixel art animé par Guillaume, j’ai eu la chance de pouvoir participer à une session de Deadline animée par Romain et Grégory. Cet outil doit absolument rejoindre ma boite à outils!!

Puis nous avons repris la route, 10 heures d’autoroutes et de recharges plus tard, je rentrais chez moi.

La grande nouveauté de cette année c’est que j’ai pu vraiment participer à des animations sans être moi même l’animateur. J’ai aussi eu la chance de rencontrer de nouvelles personnes et nous avons maintenant un groupe WhatsApp qui reste actif malgré la fin de l’événement.

Pourquoi c’est si important pour moi?

Je l’avais déjà évoqué au débuts de ce site, la vie de coach peut être assez solitaire, bien que tout le temps entouré de plein de personnes (voir mon article : La solitude du coach).

Cette sensation reste d’actualité et je pense même qu’elle s’est accentuée avec les années COVID. J’ai la chance d’avoir les membres du GAG à proximité cependant, ce qui me permet de me sentir plus souvent à ma place que certains autres.

Malgré tout, à longueur d’année, ma principale occupation est tournée vers les autres. Vers les individus que j’accompagne, vers les équipes que j’anime ou les organisations que j’agite.

Quand parfois, j’ai l’occasion de participer à des événements agiles, je suis souvent dans un mode d’animateur tout de même… qu’on parle de l’Agi’Lille, de Ludinord PRO ou encore d’Agile Grenoble il subsiste toujours une part de représentation dans mon implication. Soit parceque je suis devant de potentiels clients / partenaires, soit parceque je présente un sujet ou un atelier, soit plus logiquement, parceque je fais partie de l’organisation.

Les moments où, dans ma vie professionnelle, je peux absolument me poser sans avoir le sentiment de devoir représenter une démarche ou une organisation (Nextoo ou Nord Agile) sont assez rares. Et c’est ce que m’offre l’Agile Games France.

Alors, bien sur, les personnes qui me connaissent, savent que la plupart du temps sur cet événement je reste actif, cette année encore j’ai animé plusieurs ateliers, mais les moments où je peux débrancher le coach sont assez fréquents. D’abord parceque cet événement se déroule sur plusieurs jours et que nous sommes tous éloignés de nos vies habituelles et que donc nous avons des moments inactifs ensembles (les repas, les soirées…), mais également parceque l’environnement créé par les participants y est propice.

Là bas, pas de compétition entre les animateurs. Là bas, pas de « hiérarchie des experts ». Là bas, pas de jugement des uns envers les autres.

En gros, c’est le bon moment pour relâcher la pression et travailler un peu sur (et pour) soi.

Un syndrome de l’imposteur? Viens, on va en parler à deux ou trois dehors 😉

Une envie de chercher de nouveaux horizons à explorer? Tu connais untel ou unetelle?

Tu rencontre une situation bloquante? Tiens, c’est rigolo, j’ai eu la même situation il ya quelques semaines, tu veux qu’on en parle?

T’as pas envie de parler agile ou boulot? Est-ce que tu as gouté cette limonade au gingembre? Tu veux faire une partie de Ginkgopolis?

On ne se rend pas compte à quel point on est investi dans les sujets du quotidien (de nos clients) si on ne s’arrête pas pour prendre du recul. On ne se rend pas compte de notre fatigue mentale non plus si on est tout le temps entrain de réfléchir à des sujets professionnels, et dans mon cas, le professionnel rejoint souvent le personnel vu mon implication dans les communautés (voir mon article S’investir dans la communauté agile?).

Il est donc important pour moi de me déconnecter et d’aller chaque année à l’Agile Games France (tant que je réussi à obtenir un billet). Alors oui, parfois c’est un peu plus compliqué que les autres années (voir l’aspect trajet évoqué plus haut). Mais à chaque fois j’en ai retiré des enseignements importants pour moi. Que ce soit des convictions sur les chemins à suivre, une soudaine envie de changer de boite (en 2018) ou des contacts pour poursuivre mes sujets de réflexion actuels comme cette année, je repars de cet événement à chaque fois meilleur qu’en arrivant. Même si c’est juste en meilleure forme mentale qu’en arrivant 😉

Alors oui, de l’extérieur on peut se dire que c’est une colonie de vacances pour coachs, que c’est un groupe de potes qui se retrouvent à chaque fois… et c’est un peu vrai. Un AGFr ne serait pas ce qu’il est sans les anciens (et les amis), mais il ne le serait pas plus sans les nouveaux. Chaque année on découvre des personnes, peut-être même certains qui étaient là l’année d’avant mais avec qui nous n’avions pas eu la chance d’échanger…

Est-ce pour autant une soupape de sécurité? J’avoue que j’hésite à lui donner ce nom, car ca voudrait dire que si je manque le rendez-vous je pourrais exploser… alors que j’ai malheureusement raté l’édition de Saint Malo et que je n’ai pour autant pas exploser en vol… mais sans cet événement, je devrais trouver d’autres moments pour me relâcher, et ca voudrait sans doute dire diminuer mon investissement dans les communautés locales afin de me réserver une bulle de respiration personnelle.

PS: Merci à tous ceux que je n’ai pas évoqué dans ces lignes, mais qui rendent cette bulle de respiration possible: Alex, Jef, Franck, Aurélien W, Marilyn, Aurélien M, Laurence, Milie, Nath, Benji, Chris, Jean-Yves, Matthieu, Idriss, Maxime, Alison, Sam et j’en oublie, nous étions plus de 100 😉